TROUVER ENSEMBLE UNE BONNE VOIE
Le père Egon Homann est curé et aumônier depuis trente ans. Il se considère lui-même comme un médiateur, car "la pastorale signifie être là pour les gens dans chaque situation de vie et leur offrir cette aide qui vient de Dieu", explique le moine bénédictin.
Ora et labora et lege. Telle est la règle de saint Benoît qui, outre la prière et l'étude des Saintes Écritures, a également mis l'accent sur le travail. Les tâches qui en découlent se situent dans de nombreux domaines : L'éducation, le social, la culture et l'administration ne sont que quatre exemples des domaines thématiques auxquels se consacrent les moines bénédictins d'Admont. Le père Egon Homann a trouvé sa vocation dans la pastorale. Depuis 2002, il s'occupe, en plus de ses cinq paroisses, de la "Haus der Begegnung" et du "Münzgrabenheim" à Graz. Il y travaille comme aumônier d'étudiants. Dans l'interview, le père Egon parle de l'évolution de la pastorale, de l'engagement social et de l'accompagnement spirituel.
L'abbaye bénédictine d'Admont fêtera ses 950 ans d'existence en 2024. Une période au cours de laquelle non seulement le monastère, mais aussi la pastorale ont pu évoluer ?
La pastorale est un domaine qui s'est énormément développé durant cette période. Dans les premières années et bien après, les moines n'ont pas quitté le monastère.
La pastorale ne pouvait donc se faire qu'entre les murs du monastère. Aujourd'hui, nous nous occupons de 26 paroisses, de la Haus der Begegnung et du Münzgrabenheim à Graz et sommes donc sur place, auprès des gens.
Cela fait donc longtemps que la pastorale ne se déroule plus uniquement derrière les murs d'un monastère. Outre la flexibilité locale, y a-t-il aussi des changements au niveau du contenu ?
L'accompagnement spirituel est devenu plus humain. Tout comme la confession. Autrefois, la compréhension du péché était certes différente et la confession était généralement une longue énumération de tout ce qui n'allait pas. Aujourd'hui, les aumôniers mènent des entretiens sur la vie. Nous l'éclairons sous différents angles et mettons aussi en valeur ce qui va bien. Nous essayons ainsi de trouver ensemble une bonne voie.


Vous vous occupez de deux établissements pour étudiants. En quoi consiste cette tâche ?
Le monastère bénédictin d'Admont gère la Haus der Begegnung à Graz, afin que les jeunes puissent faire l'expérience de la spiritualité bénédictine. Je suis sur place pour célébrer les offices religieux, proposer des soins pastoraux et des confessions. Les conférences et les excursions communes sont également l'occasion de bonnes discussions. J'assure également cet accompagnement spirituel au Münzgrabenheim.
Vous êtes également curé de cinq paroisses. Comment fonctionne la pastorale que vous prodiguez aux habitants de la paroisse ?
La pastorale dans les paroisses est en pleine mutation. Autrefois, on comptait uniquement sur le curé, les religieuses et les assistants pastoraux. Aujourd'hui, chaque membre de la communauté paroissiale est décisif pour que la pastorale fonctionne. Lorsque de nombreuses personnes engagées travaillent ensemble, cela ouvre également de toutes nouvelles voies pour résoudre les problèmes. La Caritas paroissiale en est le meilleur exemple. Les bénévoles aident les gens dans leur voisinage immédiat et peuvent vraiment faire de grandes choses grâce à leur engagement bénévole.
Votre engagement social va également au-delà de votre activité professionnelle. Comment aidez-vous bénévolement ?
Je suis membre de l'Ordre des Chevaliers du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Nous soutenons nos membres dans leur foi et aidons les chrétiens de Terre Sainte à trouver des moyens de subsistance. Outre la collecte de dons, nous essayons de mettre en place différentes actions visant à offrir aux chrétiens un revenu garanti. Je pense qu'en fin de compte, il y a d'innombrables possibilités de faire le bien, si l'on est prêt à voir plus loin que le bout de son nez et à reconnaître la détresse des autres.
Les prêtres ont-ils aussi parfois besoin d'une assistance spirituelle ?
Oui, bien sûr. La pastorale des prêtres est devenue extrêmement importante à notre époque. En dehors du monastère, j'ai rencontré de nombreux prêtres qui se sentent seuls et qui ont démissionné de leur ministère. Je suis curé depuis plus de trente ans, mais je ne me suis jamais senti seul. Car en tant que bénédictin, on fait partie d'une communauté qui se soutient mutuellement et qui est toujours là quand on a besoin de quelqu'un à qui parler. Il y a de plus en plus de tâches qui ne peuvent être accomplies qu'en dehors du monastère. C'est pourquoi il est bon de savoir qu'il y a un endroit où nous pouvons toujours revenir. Un endroit qui est notre maison.