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Héritage de la soie

Héritage de la soie

Toute la splendeur de l'époque baroque semble se déployer sur l'ornement de Noël. Pendant des siècles, il a été utilisé comme chasuble. Aujourd'hui, il est exposé dans un musée.

La collection de parures de l'abbaye bénédictine d'Admont est sans doute l'une des plus importantes et des plus complètes de l'espace germanophone. Cinq des ornements artistiques ont été réalisés par le frère Benno Haan, qui a vécu comme moine à Admont jusqu'en 1720. Avec l'ornement de Noël, le brodeur d'art a réussi un chef-d'œuvre qui montre la peinture à l'aiguille dans sa forme la plus parfaite. Les fils de ses broderies ressemblent à de fins coups de pinceau qui, grâce à de savants dégradés de couleurs, s'apparentent à des tableaux peints. "L'ornement de Noël est né à l'époque baroque. Une époque où l'on voulait montrer le ciel sur la terre. Cet habit a donc été conçu de manière festive", explique le frère Alexander Weiss à propos de la somptueuse décoration. Les motifs choisis ne représentent toutefois pas une scène de Noël, mais les symboles des quatre évangélistes, ainsi qu'une multitude de saints et de fleurs multicolores. L'ornement de soie doit son nom à l'usage auquel il était destiné, puisqu'il était principalement porté lors des messes pontificales des fêtes de Noël.

Un original très copié

En mai 2018, le frère Alexander Weiss a été nommé conservateur des parures, ce qui lui confère une grande responsabilité. "Ma mission est de préserver ce patrimoine pour la postérité", explique le custode en parlant de l'une de ses tâches principales : L'entreposage des nobles vêtements. Une opération particulièrement délicate, comme il le révèle : "La plupart de nos parures sont conservées à l'horizontale dans une pièce tempérée et à l'abri de la lumière. Nous évitons ainsi que les tissus ne se déchirent ou ne se fragilisent, ce qui ne pourrait que trop facilement se produire si on les suspendait sur des cintres". Pour conserver en toute sécurité les vêtements nobles, la chambre des parures est équipée d'armoires à hauteur de plafond, dans lesquelles les ornements sont stockés dans des magasins de plusieurs mètres de long. L'ornement de Noël occupe plusieurs de ces tiroirs.

"C'est un ensemble complet qui comprend quatorze textiles", explique le conservateur pour justifier l'espace nécessaire. En ouvrant le tiroir dans lequel est conservée la chasuble de l'ornement de Noël, un détail saute immédiatement aux yeux : de longues franges en fils d'or ornent les côtés extérieurs droit et gauche de la chasuble ecclésiastique. Une particularité que présentent tous les ornements du maître brodeur Benno Haan, sait le conservateur : "Ces franges sont un élément de style typique de son travail, repris par ses successeurs. C'est pourquoi les ornements qui ont été créés après le travail de Benno Haan à Admont sont également pourvus de franges". Cette caractéristique distinctive est une autre raison pour laquelle les parures de l'abbaye bénédictine sont une rareté mondiale.

APERÇU DE LA TENUE DE NOËL :

Le vêtement de fête ecclésiastique est en pure soie et a été confectionné en 1680 par le frère Benno Haan. Il s'agit d'un ensemble comprenant quatorze textiles :

  • Une chasuble avec étole : chasuble de l'abbé
  • Une paire de gants
  • Une paire de chaussures
  • Deux dalmatiques avec étole : Vêtements de fête des diacres
  • Trois manipules : partie d'un vêtement liturgique que l'on posait sur le bras dans l'ancien rite ecclésiastique.
  • Un manteau vespéral
  • Un antependium : sert à décorer le maître-autel
  • Une mitre : couvre-chef de l'abbé lors des célébrations pontificales
  • Un gremiale : était placé sur les genoux de l'abbé dans l'ancien rite ecclésiastique.
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